Je suis dans mon lit et je dors d'un sommeil agité...
C'est la faute à ces rêves ! Après les avoir retrouvés dans mon bunker dans cet état si déplorable (1), je m'en étais directement occupé.
Je leur ai parlé. Je leur ai demandé de ne pas m'en vouloir. A l'époque où j'ai décidé de les abandonner, je n'étais qu'un enfant.
"Après tout, vous n'êtes que les rêves d'un enfant" leur ai-je dis.
Je leur ai promis de venir leur parler tous les jours après qu'ils m'aient soutenu que cela les nourrirait. Ils n'avaient pas tout à fait tord : fort est de constater aujourd'hui qu'ils ont déjà repris des forces.
Ce matin, un des leurs m'a affirmé détenir un pouvoir magique. Sans m'en dire plus, il m'a demandé de croire très fort en eux afin de les délivrer. Je lui ai dit que je croyais déjà très fort en eux mais il a souri. Avait-il deviné que je lui disais cela pour lui faire plaisir ? En même temps, comment peut-il me demander de croire aux rêves d'un enfant ? Je suis un adulte mature, moi, maintenant !
Je suis dans mon lit et je dors d'un sommeil agité...
C'est la faute à ses rêves ! C'est comme s'ils étaient à côté de moi ! Je perçois leurs souffles... J'entends leurs légers chuchotements... Les yeux fermés, je vois les images qu'ils me renvoient... Ils profitent de mon demi-sommeil pour rentrer dans ma chambre et disparaissent une fois que je me réveille !
Trop, c'est trop ! Je sors de ma chambre pour aller leur parler. Ils veulent jouer avec moi ? Soit ! Mais c'est moi qui vais fixer les règles. Encore faut-il encore que je sache à quel jeu nous jouons...
- "Mais nous ne jouons pas" me répond le plus petit. "C'est simplement toi qui nous appelle dès que ton esprit se relâche. En dormant, tu ouvres la porte des possibles par laquelle nous entrons... à ta demande".
- "Mais si c'est moi qui décide et qui ouvre la porte "des possibles" comme tu le dis, venez plutôt la journée. La nuit, je me repose, moi ! ", dis-je.
Un autre prend la parole : "Comme mon collègue te l'as dit, tu n'ouvres la porte des possibles une fois que ton mental faiblit".
- "Durant la journée, nous n'avons aucune possibilité de t'approcher. La porte est fermée. Nous sommes impossibles à tes yeux !", renchérit un autre. "Nous ne sommes pour toi que des utopies !"
Je commence à perdre patience...
-"Mais vous êtes mes rêves d'enfants ! Vous êtes bien beaux mais que voulez-vous que je fasse avec vous ? "
Le plus grand prend enfin la parole :
-"Tu m'as déjà dit cela ce matin... Sache seulement que même enfermés dans ton bunker, nous avons grandi avec toi ! Je te rappelle que nous avons presque le même âge que toi. En notre coeur, nous savons ce qui est essentiel pour toi.
Tout à l'heure, je t'aide demandé de croire en nous... Mais pour cela, il va falloir que tu croies en TOI! Nous ne voulons pas vivre uniquement la nuit dans ta tête. Nous voulons vivre RÉELLEMENT! Nous voulons que tu nous donne VIE ! En échange, nous te donnerons le sens qui manque aujourd'hui à ton existence."
Il a raison. Je sais qu'il a raison.
L'émotion est palpable dans la pièce... Les autres rêves l'écoutent avec respect. J'en fais autant.
"Il est temps pour toi de prendre conscience de tes ressources, de tes talents, de tes forces et d'agir. C'est un combat contre toi qui s'engage maintenant ! Toi comme moi savons que tu ne pourras maintenant plus vivre comme avant car que tu le veuilles ou non, nous sommes en toi ! Nous faisons partie de toi. Chaque jour, tu nous a renforcé et tu nous renforceras encore. Avant de te laisser, je te rappelle que nous avons un pouvoir qui pourra t'aider dans ta quête. Ce pouvoir ne sera libéré que le jour où tu croiras vraiment en nous"...
- "...comment saurai-je que ce jour est arrivé ?", demandais-je
-"Ce sera le jour où tu commenceras à nous donner vie..." me dit-il.
Est-ce un hasard, mais je m'endormis directement... Peut-être mes rêves avaient-ils décidés de me laisser tranquille pour que je puisse récupérer. Demain sera le premier jour du reste de ma vie...
Mais ça, c'est un autre histoire...
La magie est en vous ! Donnez-lui vie !
(A SUIVRE)
(1) Pour lire la première partie, cliquez ici