Chaque année, j'accompagne des étudiants sur le chemin de leur motivation perdue.
Souvent la même histoire : le plaisir d'apprendre s'il a survécu aux primaires passe à la trappe en secondaires.
Je vous invite à explorer une première piste pour aider un étudiant à retrouver le plaisir d'apprendre.
Face à la démotivation, le piège est de vouloir répondre à la question : Pourquoi un jeune n'a pas de motivation ?
A cette question, nous pouvons entendre que les jeunes d'aujourd'hui ne sont plus ce qu'ils étaient ( chouette, déjà une bonne nouvelle !), qu'ils sont addicts aux réseaux sociaux, aux jeux vidéos,...et eux-mêmes parleront de "flemme" qu'ils ont très difficile à m'expliquer (je vous invite à lire mon article "Et si la flemme n'existait pas" sur ce même blog).
Mais toutes ces justifications n'en sont pas ! Ce sont des histoires qu'on se raconte. Non seulement, elles sont fausses mais surtout elles n'apportent aucune solution ! La question de base est déjà mauvaise.
Quand un papa ou une maman me dit que son enfant n'a pas de motivation, je lui pose à chaque fois cette question : POUR QUOI votre enfant n'a pas de motivation ?
La réponse à cette question est évidente :
- mon enfant n'est pas motivé par ce qui ne l'intéresse pas !
- Et ?
- ...
- En fait, de manière provocante, j'ai envie même de dire : votre enfant n'est pas motivé par vos objectifs !
Les jeunes que je rencontre ont besoin de comprendre le sens et l'utilité de leurs actions. S'il doit s'entraîner quatre fois par semaine pour gagner une course d'athlétisme qui lui tient à cœur, il le fera, même sous la pluie.
Cela a un sens pour lui. Il y prend du plaisir.
Ce sens et ce plaisir trouveront leur origine dans le fait qu'ils ont décidé eux-mêmes de leur objectif.
Et il n'est plus question de flemme dans ce cas là.
L'étudiant démotivé s'est transformé en sportif persévérant.
Un autre étudiant se transformera en champion de stratégie dans les jeux vidéos.
La première question que j'approfondis avec un étudiant "démotivé" est : c'est quoi ton objectif ? A tous les coups, sa réponse sera : réussir mon année.
Mais cela ne me suffit pas car cet objectif ne l'amène pas à faire les mêmes efforts que quand il se trouve sur la piste d'athlétisme ou devant sa console de jeux.
Cet objectif n'est pas SON objectif. L'objectif de réussite est un objectif qu'il ne s'est pas donné lui-même mais qu'on lui a imposé.
Et tant qu'il est ressenti comme tel, je peux comprendre la difficulté à trouver du plaisir.
Et donc, je gratte jusqu'à ce qu'on trouve l'objectif qui lui parle !
Celui qui nous permettra d'être le levier du nouveau comportement qu'il mettra en place parce qu'il l'a décidé !
Celui qui lui permettra de faire face aux obstacles.
Et ici, c'est poser le "POURQUOI" jusqu'à ce que nous trouvions un "PARCE QUE" puissant !