Au moment où j’écris ces lignes, je sors d’une interview avec un journaliste sur la santé mentale des jeunes.
Vous ne pouvez pas l’ignorer : les jeunes souffrent de la crise actuelle. Ils sont de plus en plus nombreux à montrer des signes de détresse : perte de motivation, perte de confiance, perte de sens, décrochage scolaire, addictions, …
Je suis coach et j’accompagne les étudiants depuis de nombreuses années dans l’atteinte de leurs objectifs. Ces derniers mois, les demandes des jeunes ont souvent été liées à la perte d’intérêt et de motivation, voir au décrochage.
Permettez-moi de vous partager mon point de vue et DES CLES pour reconnecter un jeune à sa vie d’étudiant, d’ami, d’enfant, de passionné, d’insouciance, …
Les pistes que je vous propose sont issues de mon expérience.
Elles ne suffiront pas aux jeunes qui souffrent d’une forme aigue de mal-être.
Pour ces jeunes, un accompagnement thérapeutique est nécessaire.
CLE N°1 : L’ECOUTE
Si vous devez retenir une chose de cet article, c’est que nous avons, aujourd’hui, adultes et jeunes, besoin d’être écoutés, besoin de pouvoir déposer nos émotions, notre ressenti, nos pensées.
Le premier ingrédient qui va transformer un étudiant durant une séance de coaching, c’est l’écoute !
Une écoute bienveillante, une écoute dans l’acceptation de sa lumière et de son ombre, l’écoute de ses espoirs, l’écoute de ses peurs.
Ecouter, c’est être présent à l’autre sans enjeu. Ce que je réussis en tant que coach, je ne le réussis pas aussi bien en tant que papa.
Ecouter, c’est reconnaître l’autre pour qui il est. Le jeune doit pouvoir se sentir en sécurité et déposer sans craintes ce qu’il a à déposer.
Il est aujourd’hui important qu’un jeune puisse trouver cette personne prête à l’écouter de manière authentique : ses parents, sa marraine ou parrain, un ami proche de la famille, un coach.
CLE N°2 : ET SI LA CRISE N’ETAIT PAS LE PROBLEME ?
Je reste persuadé que les symptômes qui apparaissent aujourd’hui étaient déjà présents d’une manière ou d’une autre avant la crise.
Cela signifie que ce n’est pas la faute à … la Covid 19, au système scolaire, aux professeurs, au gouvernement, à l’univers ! Et c'est plutôt une bonne nouvelle !
Si la Covid avait exacerbé quelque chose qui était déjà présent en lui avant, ce serait quoi ?
Si un étudiant ressentait une perte de motivation avant la crise, il y a de fortes chances pour qu’aujourd’hui, cette démotivation soit encore plus présente.
Si un étudiant ressentait un manque de confiance en lui, il y a de fortes chances que face aux changements, il se sente encore moins capable…
Si un étudiant se sentait seul, décalé, différent avant la crise, il y a de fortes chances qu’il se sente encore plus seul, décalé, différent…
Et si la crise lui offrait l’opportunité de vaincre cet obstacle, ce frein une fois pour toute ?
Reconnecter le jeune à ce qui est 100% sous son contrôle, c’est lui redonner le pouvoir de faire des choses !
Et si la Covid n’était pas le problème ? Ce serait quoi le « monstre à vaincre » qu’il doit affronter ?
Quel est l’apprentissage qu'il peut faire et qui pourra le servir toute sa vie ?
CLE N°3 : METTRE LE FOCUS SUR LES PORTES OUVERTES
Beaucoup trop d’adultes et de jeunes mettent leur focus sur les « pertes » liées à la crise, comme si tout leur focus était mis sur les portes qui s’étaient fermées…
Je ne peux plus voir mes amis, je ne peux plus faire de sport, je ne peux plus suivre les cours en présentiel, je ne peux plus voir mes grands-parents, ….
Il serait complètement idiot de le nier : c’est la réalité !
Ce que je vous propose n’est pas de nier la réalité mais de vous connecter à une autre facette de la réalité : les portes qui sont restées ouvertes ou même mieux, qui se sont ouvertes !
En secondaire, au cours de sciences, on m’a appris cette loi de Lavoisier : rien ne se perd, rien ne se crée, TOUT SE TRANSFORME !
Cette loi est universelle et on peut l’appliquer ici :
Comment peut-il transformer son problème en solutions ?
Quelles sont aujourd’hui les opportunités ? Que peut-il faire de nouveau ? A quoi avait-il renoncé par manque de temps avant la crise sanitaire ? Comment peut-il préparer son futur ? Comment peut-il nourrir ses objectifs autrement ?
Un étudiant en profitera pour rejouer au piano, un autre à refaire des tours de magie, un autre encore à dessiner et même un autre se lancera dans un nouveau projet.
C'est la réalité de mes coachings.
Le fait qu’il existe des opportunités est AUSSI LA REALITE !
Et donc, à quelle facette de la réalité veut-il se connecter ?
Je peux constater que les jeunes qui ont un projet qui leur tient à cœur ont plus facile à se connecter aux opportunités ! Un étudiant m’a par exemple dernièrement surpris en m’apprenant qu’il avait pris le statut d’étudiant-entrepreneur fin 2020 ! Il est jeune, il est étudiant et il se lance dans son projet en pleine crise !
Autre exemple : un étudiant en première année à l’université a transformé sa rancœur envers la crise qui le privait de pouvoir se faire de nouveaux amis en opportunité. Il a initié des rendez-vous zoom avec les étudiants qui se sentaient aussi seuls et a fait des connaissances au-delà de ses espérances.
Le jeune doit être accompagné par des adultes qui dépassent la croyance collective que nous avons perdu plus que nous avons à gagner. La vie a sa place malgré la crise.
CLE N°4 : TRAVAILLER SUR L’ENVIRONNEMENT
Une autre loi évidente s’applique ici : nous sommes la moyenne des gens que nous côtoyons.
Quel est l’environnement du jeune ? Que donnons-nous comme image en tant que parents face à cette crise ? Que peut-il voir du monde adulte sur les réseaux, dans les médias ?
Entre des positions excessives dans tous les sens, comment trouver sa place ?
Beaucoup de points de référence peuvent s’être effrités avec cette crise mondiale !
Une manière de les aider est de les connecter à un environnement stimulant.
Quelles sont les personnes qui l’inspirent ? Quels sont ses mentors ? Que feraient-ils à sa place ? Comment réagiraient-ils ?
Comment peut-il se connecter aux personnes qui sont aussi inspirées par ses mentors ? Comment peut-il entrer en contact avec elles ?
Que ferait son « moi » du futur ? Quelles sont les compétences qu’il peut développer aujourd’hui grâce à la situation actuelle et dont il aura besoin pour son futur ?
Il peut aussi se détacher de ce qui le tire vers le bas ! Des jeunes que je coache ont pris conscience qu’il était temps de se désabonner de certains de leurs « amis » Facebook, de prendre un grand recul par rapport aux médias.
CLE N°5 : DES ACTIONS ECOLOGIQUES
Face au changement, le bien-être passe inévitablement dans la manière de se réinventer. Einstein disait qu’on ne règle pas un problème avec le mode de pensée qui l’a créé.
C’est certainement une compétence que les jeunes doivent acquérir aujourd’hui !
Une croyance aussi répandue qu’elle est nocive à ceux qui la portent est qu’étudier, c’est inévitablement souffrir.
Ce n’est pas vrai. Seule une organisation qui ne tient pas compte des ressources et des besoins d’un étudiant peut arriver à ce résultat !
Il est indispensable aujourd’hui que chaque étudiant en difficulté se remette en question pour se connecter à ce qui a de mieux pour lui.
Par exemple, un bon planning passe automatiquement par une réflexion sur le moment le plus opportun pour travailler, sur la planification de périodes motivantes, qui donnent de l’énergie.
La vie depuis mars 2020 ne peut pas être « métro-boulot-dodo » ou dans la version étudiante : se réveiller- étudier – se rendormir. Ce mode de fonctionnement n’est pas tenable.
Qu’est-ce qui leur donne de l’énergie ? Comment peuvent-ils mettre du fun dans leurs études ? Quels sont les activités à mettre dans leur planning pour équilibrer les périodes de travail ? A quel moment sont-ils les plus efficaces pour étudier ?
C’est dans l’écoute de qui ils sont et de leurs besoins que les étudiants trouveront les réponses à ces questions !
ET APRES ?
Loin de nier les difficultés, j’encourage chaque étudiant à les intégrer dans leur vie pour les dépasser et en ressortir plus fort !
« Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre » Marc -Aurèle
C’est cette sagesse que nous devons apprendre à nos enfants, les adultes de demain.
C’est à cette condition qu’ils pourront faire beaucoup mieux que nous !
Déclenchons ensemble la magie qui est en chacun d’eux !
Comments