Reconversion professionnelle : La vraie question n’est pas : “Que faire ?” mais : “Qui suis-je devenu(e) ?”
- Marc Breugelmans
- 27 juin
- 10 min de lecture
Il y a ces moment qui deviennent de plus en plus fréquents, discrets mais puissants, où tu ne sais plus très bien pourquoi tu fais ce que tu fais.
Tu continues, bien sûr. Par loyauté. Par nécessité. Par habitude aussi mais quelque chose en toi te souffle que tu n’es plus tout à fait là.
Tu ne rêves pas de tout envoyer balader. Tu rêves de retrouver du sens, de l’énergie, de l’alignement.
Alors au lieu de te précipiter vers un “nouveau projet”, si tu commençais par explorer là où ça s’est décalé ?
Voici 6 pistes que personne ne t’a jamais données lors d’un bilan de compétences, et qui pourraient pourtant tout changer.

1. Interroger ton besoin d’identité : es-tu toujours toi dans ce que tu fais ?
Interroger ton besoin d’identité : es-tu toujours toi dans ce que tu fais ?
Quand on parle de reconversion, on parle souvent de ce qu’on veut faire mais ce qu’on oublie trop souvent de questionner, c’est : "Est-ce que ce que je fais reflète encore qui je suis devenu(e) ?"
Car non, tu n’es pas figé(e).
Tu as changé. Tes valeurs ont évolué. Tes priorités aussi. Peut-être ton rapport au temps, au pouvoir, à la réussite, à l’argent.
Mais ton identité professionnelle, elle, est peut-être restée coincée à l’endroit où tu l’as construite, il y a 5, 10 ou 15 ans.
Et ça crée un décalage. Un glissement. Parfois imperceptible au début et puis un jour tu te retrouves là, à tenir un rôle qui ne te ressemble plus.
Tu le connais bien, ce rôle. Tu le joues à la perfection mais toi, derrière, tu t’étioles.
Tu portes un costume professionnel… qui ne te va plus
Peut-être que tu étais, à 28 ans, ce manager ambitieux et compétitif mais aujourd’hui, tu es ce parent qui a soif de sens et d’équilibre.
Peut-être que tu étais cette brillante consultante qui assurait, toujours mais aujourd’hui, tu veux créer, écouter, ralentir, contribuer autrement.
Ce n’est pas ton métier qui est mauvais.
C’est juste que tu n’as pas actualisé ton identité professionnelle en fonction de ta personne actuelle.
Exemple : « Je ne suis plus cette version de moi »
C’est ce qu’a réalisé Claire, DRH depuis 15 ans.
“Je me suis engagée dans ce métier parce que j’aimais créer du lien, accompagner les gens. Et aujourd’hui, je suis devenue celle qui gère les dégâts humains des décisions économiques. Ce n’est pas moi, ça. Ce n’est plus moi.”
Claire n’a pas tout quitté. Elle a reconfiguré.
Elle est devenue médiatrice, toujours en entreprise, mais avec une posture qui correspond à qui elle est maintenant :plus douce, plus libre, plus humaine.
💡 Le bon travail, ce n’est pas celui que tu fais bien.
C’est celui qui te permet d’être pleinement toi.
Tu n’as pas besoin de “tout plaquer”.
Tu as peut-être juste besoin de remettre ton identité à jour.
🗝️ Question-clé : Qui suis-je aujourd’hui ? Et est-ce que mon métier me permet de l’incarner ?
Si la réponse est non,alors ta reconversion commence ici dans une exploration de qui tu es devenu·e… et de qui tu veux continuer à être.
2. Observe les moments où tu te sens “trop” ou “pas assez”
Il y a ces phrases qui tournent en boucle dans ta tête.
“Je suis trop sensible pour ce milieu.”
“Je ne vais jamais assez vite.”
“Je suis trop rêveur(se).”
“Je manque de structure.”
“Je suis trop intense, trop impliqué(e), trop entier(e)…”
Et si ces phrases étaient le début de la reconversion intérieure parce qu’elles révèlent un décalage entre ta nature profonde… et ton environnement actuel.
Ce que tu crois être un défaut est peut-être une force… déplacée
Tu n’es pas trop.
Tu es juste planté(e) dans un sol qui ne nourrit pas tes racines.
Comme une fleur sauvage qu’on essaie de faire pousser dans du béton. Elle n’est pas inadaptée. Elle est juste au mauvais endroit.
💡 “Trop” et “pas assez” sont rarement des vérités. Ce sont souvent des symptômes.
Les signaux d’un environnement qui ne reconnaît pas ta vraie valeur.
Exemple : l’ingénieur trop lent
Romain est ingénieur. Il a toujours eu besoin de temps pour penser, modéliser, poser les choses avec précision mais dans sa boîte actuelle, tout doit aller vite. Trop vite.
Alors il doute : “Je suis lent. Je ne suis pas fait pour ce métier.”
En réalité, Romain n’est pas lent. Il est approfondi, structuré, réfléchi.
Ce n’est pas lui le problème. C’est la vitesse imposée par son cadre.
Il a changé de structure. Il a rejoint une petite entreprise plus artisanale, où son sens du détail est devenu un atout reconnu. Son sentiment de compétence est revenu. Son énergie aussi.
Ce n’était pas un défaut. C’était un talent mal exposé.
Ce que tu ressens trop fort est peut-être ce que tu ne t’autorises pas encore
“Je suis trop émotionnel·le.” → Et si tu étais juste profond·e et connecté·e ?
“Je suis trop sensible aux ambiances.” → Et si tu étais finement intuitif·ve ?
“Je suis pas assez stratégique.” → Et si ton intelligence relationnelle était ta vraie zone de génie ?
Les cases dans lesquelles on ne rentre pas ne disent rien de notre valeur.
Elles disent juste qu’il est temps d’élargir le cadre.
🔑 Une question pour ouvrir une brèche :
Dans quel environnement professionnel serais-je juste… moi, sans devoir me retenir, m’excuser ou me justifier ?
Parce qu’à force d’être “pas assez comme il faut”, on finit par oublier qu’on est exactement assez comme on est.
Et souvent, la reconversion ne commence pas par “je veux faire autre chose”.
Elle commence par : Je veux arrêter de me tordre pour rentrer dans des moules qui ne sont pas faits pour moi.
3. Écoute ton corps : il parle avant ta tête
Tu sais avant de savoir.
Ton corps t’envoie des messages bien avant que ton mental accepte de les entendre mais on est devenus experts dans l’art de désactiver nos antennes.
On rationalise : "C’est la fatigue."
On relativise : "C’est le stress du moment."
On s’accroche : "Ce n’est pas si grave, ça va passer."
Sauf que ça ne passe pas.
Ou alors… ça passe par le corps, qui prend le relais quand la tête fait la sourde oreille.
Les signaux silencieux d’un travail qui ne te convient plus
Avant même d’en avoir conscience, ton corps sait.
Il sait que tu t’éteins dans ce job. Il sait que tu ne respires plus dans cette équipe. Il sait que ton énergie est siphonnée chaque lundi matin.
Et il te le dit à sa manière.
Maux de dos "inexpliqués"
Fatigue tenace, même après le week-end
Sommeil agité
Boule au ventre le dimanche soir
Gorge nouée pendant certaines réunions
Épaules qui se contractent à la seule évocation de ton patron
Ces symptômes ne sont pas “des faiblesses”. Ce sont des signaux de cohérence perdue.
Exemple : Laura et la crise du lundi matin
Laura, cheffe de projet, pensait aller bien. Elle tenait bon, comme d’habitude mais tous les lundis matin, elle avait des vertiges inexpliqués. Elle s’était habituée à ces symptômes, les prenant pour des “petits coups de mou” jusqu’au jour où son médecin lui dit :"Votre corps vous dit STOP, et vous continuez à appuyer sur l’accélérateur."
Ce jour-là, elle a compris : elle n’était pas fragile. Elle était incohérente avec elle-même.
Et son corps le savait.
Elle a changé de rythme, puis de poste. Les vertiges ont disparu. Son énergie est revenue. Pas du jour au lendemain, mais dès qu’elle a recommencé à s’écouter.
Ton corps ne ment jamais
Il n’a pas de filtre. Il ne négocie pas. Il n’enrobe pas les choses dans des stratégies mentales. Il s’exprime, simplement.
Et si tu n’as plus d’envie, plus de joie, plus d’énergie… ce n’est pas forcément une dépression. C’est peut-être juste que tu vis à côté de toi-même.
💡 Une question simple, presque brutale :
Est-ce que mon corps se détend… ou se contracte à l’idée d’aller travailler demain ?
Si la réponse est “il se contracte”…Alors il est peut-être temps d’écouter ce langage-là parce que dans ce langage-là, il y a ta vérité.
Et parfois, la reconversion ne commence pas par un grand plan.
Elle commence par une tension dans la nuque qu’on n’a plus envie d’ignorer.
4. Identifie la partie de toi que ton job n’honore plus
Il y a une fatigue étrange.
Tu fais ton travail. Tu le fais même bien mais tu sens que quelque chose en toi se fane doucement.
Et si ce n’était pas le job en lui-même qui posait problème mais le fait qu’il n’active plus aucune de tes zones vivantes ?
Ton métier ne te sollicite plus là où tu vibres
Tu es un être complexe. Tu as des couleurs intérieures, des forces, des talents naturels.
Certaines parties de toi s’expriment encore dans ce que tu fais mais d’autres se sont tassées avec le temps, mises en veille, rangées dans une boîte.
Et au bout d’un moment, le désalignement commence à se faire sentir.
Exemple : Thomas, l’expert qui voulait juste créer
Thomas était consultant en stratégie.
Structuré, rigoureux, performant.
Mais ce que personne ne savait, c’est qu’il peignait la nuit. Il disait que c’était “pour se vider la tête”, mais en réalité c’était pour se reconnecter à ce qui vibrait.
Il s’est rendu compte qu’il n’en pouvait plus de vivre dans une fonction cérébrale à 100%.
Ce n’était pas qu’il détestait son métier mais il n’était plus nourri dans son énergie créative.
Aujourd’hui, il est encore consultant mais à mi-temps et il expose ses toiles.
Pas pour devenir artiste. Juste pour redevenir lui-même.
Ce que tu dois chercher n’est pas “un nouveau job”…
Mais qu’est-ce que tu veux raviver en toi ?
Ta créativité ?
Ton besoin de lien humain ?
Ton envie d’impact ?
Ton sens de l’humour ?
Ta capacité à rêver, inventer, transmettre, explorer ?
Ce n’est pas “tout ou rien”. Ce n’est pas “je reste ou je pars”.
Parfois, il suffit de réintégrer une pièce manquante dans ta mosaïque.
Une question essentielle :
Qu’est-ce que je n’exprime plus du tout dans ma vie professionnelle… et qui me manque terriblement ?
Parce qu’on ne s’éteint pas toujours par surmenage : on s’éteint aussi par sous-expression et ça, ça mérite d’être entendu.
5. Clarifie ce que tu ne veux plus sacrifier
Il y a une question que l’on oublie souvent dans les bilans de compétences, les tests de personnalité et les matrices de reconversion.
Une question qui ne parle ni de talent, ni de vocation.
Qu’est-ce que tu n’es plus prêt(e) à sacrifier ?
Parce que c’est là que beaucoup de reconversions commencent. Pas dans le désir de plus mais dans le refus du “plus jamais ça”.
Le point de bascule ne vient pas toujours d’un rêve.
Il vient souvent d’un ras-le-bol silencieux.
Tu as déjà peut-être sacrifié :
Ton sommeil pour des deadlines qui ne t’appartiennent pas
Ton week-end pour un projet “urgent” qui ne l’était pas
Ton temps de qualité avec tes proches
Ton intégrité pour suivre des décisions qui te faisaient mal
Ton corps en supportant des rythmes qui l’épuisent
Ton système de valeurs pour t’adapter encore et encore
Et à force de sacrifices invisibles, tu t’es éloigné·e de toi-même.
Exemple : Hélène, cadre à haut potentiel… mais absente d’elle-même
Hélène coche toutes les cases : carrière brillante, poste à responsabilités, bon salaire, mobilité à l’international.
Mais chaque année, elle passe à côté de ses étés, de ses amis, de ses projets perso.
Un jour, son fils de 7 ans lui dit : “Tu travailles tous les jours, même les jours où tu ne travailles pas.”
Cette phrase lui arrache un morceau de cœur. Ce n’est pas un burnout qui l'a fait venir dans mon cabinet. C’est une simple phrase.
Et la prise de conscience brutale :Elle sacrifie ce qui compte le plus pour elle. Tous les jours.
Aujourd’hui, Hélène travaille moins. Elle gagne un peu moins aussi mais elle vit alignée avec ses valeurs riches.
Et ça, c’est une richesse qui ne s’évalue pas en euros.
Une question-pivot :
Qu’est-ce que je ne veux plus payer au prix de ma réussite ?
Parce que si ta réussite coûte ton équilibre, ton couple, ta santé, ta joie ou ta présence au monde, alors est-ce vraiment une réussite ?
Et peut-être que ta prochaine étape ne se trouve pas dans ce que tu veux obtenir mais dans ce que tu refuses désormais de perdre.
6. Demande-toi : À quoi j’ai envie de contribuer ?
On te demande souvent ce que tu veux faire.
Quel métier ? Quelle reconversion ? Quelle nouvelle voie ?
Mais cette question-là peut t’enfermer parce qu’elle cherche une fonction, un rôle, une case et que si tu n’y arrives pas, tu crois que tu es perdu(e).
Et si tu te demandais plutôt : À quoi j’ai envie de contribuer ?
C’est une question qui ne parle pas d’intitulé de poste.
C’est une question qui parle de sens. De ton lien au monde. De ton moteur intérieur.
Ce n’est pas le “quoi” qui manque…
C’est souvent le “pour quoi”.
Tu peux avoir les compétences, l’expérience, le poste et en même temps te sentir vide, parce que ce à quoi tu contribues ne te parle plus.
C’est comme avoir un super véhicule… mais rouler dans la mauvaise direction.
Exemple : Samira, cheffe de projet… en manque d’âme
Samira avait un bon poste dans le privé mais elle se sentait désalignée, sans comprendre pourquoi. Jusqu’à ce qu’un jour, elle lâche cette phrase lors d'une de nos séances :
"Moi ce que je veux, c’est contribuer à la santé mentale des ados."
Tout était là. Elle n’avait jamais osé poser cette phrase à voix haute.
Pas parce qu’elle voulait changer de métier,mais parce qu’elle n’avait jamais relié son savoir-faire à une cause qui l’anime profondément.
Aujourd’hui, elle est toujours cheffe de projet mais dans une association qui agit pour le bien-être des jeunes.
Et là, elle sent qu’elle met ses compétences au service de ce qui compte.
Pose-toi cette question essentielle :
Quand je me lève le matin… est-ce que je contribue à ce que je veux voir exister dans ce monde ?
Ce n’est pas toujours une révolution à opérer.
Parfois, c’est une réorientation subtile, un choix de structure, une cause à servir, un public à soutenir.
Mais cette question, si tu l’écoutes vraiment…Elle peut redessiner toute ta trajectoire.
En guise de fin (ou peut-être de commencement)
On croit souvent que la reconversion commence par un métier, un poste, une formation, un nouveau plan de carrière mais la vérité, c’est qu’elle commence bien avant ça.
Elle commence quand le métier que tu fais ne colle plus à celui ou celle que tu es devenu(e).
Elle commence quand tu ressens plus fort que tu ne sais. Quand ton corps dit stop avant que ta tête ose comprendre. Quand ce que tu ne veux plus sacrifier devient plus clair que ce que tu veux atteindre.
La reconversion n’est pas un saut dans le vide. C’est un retour à toi. Un processus d’écoute, de recentrage, de mise à jour intérieure.
Alors, avant de chercher le bon métier,
👉 Cherche les parties de toi que tu veux réveiller.
👉 Cherche ce à quoi tu veux contribuer.
👉 Cherche le terrain où tu n’auras plus à te retenir pour exister.
Parce que le vrai alignement ne se trouve pas à l’extérieur.
Il se crée à l’endroit précis où ce que tu fais nourrit ce que tu es.
Et si tu partais de là, cette fois-ci ?
Marc Breugelmans
J'illumine les étoiles de ton potentiel afin que tu deviennes le leader de ta galaxie et que tu puisses oser ta différence !
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